Note: Cet article a été publié pour la 1ere fois en 2006 la Toile d’@raignee Version 2.0
Depuis quelques semaines, le financement des élections présidentielles 2006 engendre un débat récurrent, il alimente les médias et les discussions  menées au sein de la population béninoise. De quoi s’agit-il en fait ? Le gouvernement  serait incapable de financer les  diverses structures impliquées dans la gestion de ladite élection. Une telle information qui a commencé sous forme de rumeur (yédoh.. yédoh djé mindé…) comme cela est le cas dans notre pays a été confirmée par le Ministre des finances et de l’économie.

 

Cette situation mérite qu’on s’y attarde en tant que citoyen du Bénin, pays auréolé partout dans le monde par son expérience démocratique exceptionnelle. Cette  impasse que connaît notre pays est le résultat normal de la façon dont notre pays est géré aujourd’hui. C’est le lieu de le dire sans ambages. On s’est trop tu dans notre pays et de ce fait la corruption, le banditisme politique, l’affairisme au sommet de l’État sont devenus des phénomènes normaux. Ainsi tout homme qui tente de restaurer ou de rappeler les normes sociétales que nous sommes fixé nous même devient, aujourd’hui, facilement un individu à abattre (ça c’est encore un autre débat). Dans un pays normal et sérieux  on ne peut pas se permettre de se rendre compte très tardivement et annoncer fièrement aux citoyens qu’on ne peut pas organiser une élection prévue de longue date. Cela est inadmissible. J’ai l’impression qu’on gère notre pays comme une entreprise familiale et c’est nous qui « comprenons un peu  le français » (intellectuels tarés et intellectuel non taré) qui faisons le malheur de la plus grande masse de la population (on peut « débrayer » une autre réflexion à ce sujet). Je m’explique quand même un peu ce blocage.  L’organisation des élections est l’occasion de trouver du boulot en Contrat a durée déterminée (CDD) aux militants des partis politiques et de se remplir les poches. Je reste persuadé qu’en faisant du toilettage dans le budget consacré aux élections présidentielles on sortira de l’impasse supposée. En prévoyant pour la HAAC, 9 postes téléviseurs à 5.625.000 (soit un poste à 625.000), 2 ordinateurs portables à 4.200.000 (soit l’unité à 2.100.000), des téléphones portables à 350.000 l’unité, on peut comprendre, à une échelle très petite, qu’on en a arrive à ne pas financer une élection prévue de longue date.  J’ai lu également, très rapidement dans la presse électronique, qu’il y aurait eu  plusieurs surfacturations dans le cadre de l’élaboration du budget. Je n’ai pas les preuves et ne suis pas affirmatif à ce propos. 
Le Président Kérékou a intérêt à se démarquer « des politiciens d’un type nouveau » qui prennent actuellement le BENIN en otage et se retrouvent dans presque tous les secteurs d’activité (ils retrouvent à la fois dans le port -vente de voitures d’occasion et autres-, à l’Assemblée, nationale, dans les télécommunication – GSM -, à l’Université, …). Cette prise en otage sociale, politique et intellectuelle… frappe plus durablement  les béninois qui n’ont personne, les  béninois dont le nom de famille ne dit pas grand-chose.  Je suis l’un de ces béninois.  Cette prise en otage est insidieuse et risque  de faire mal au pays. Kérékou sera le seul à répondre de tout ce qui pourrait advenir de la non organisation des élections présidentielles à bonne date. Nous avons tous intérêt à sauver notre démocratie que nous construisons chaque jour un peu plus.  Nous avons grand intérêt. 
 
Par Mikaïla KASSOUMOU / La Toile d’@raignee – http://www.mikaila.fr