Le terrorisme religieux a encore gratuitement fait couler du « sang rouge » et tué des innocents. C’est à Ouagadougou, paisible et très accueillante capitale du Burkina Faso, que le terrorisme religieux a encore frappé : les délinquants obscurantistes habillés des plus beaux habits de leur pseudo-religion fantasmée se sont nourris, le vendredi 15 janvier 2016, de « sang », de « feu », de « poudre à canon » et « d’hommes ». Arrêtons-nous avant toute chose pour nous incliner devant la mémoire des hommes qui sont tombés sous les balles de ces terroristes religieux. Les disparus, hommes et femmes que le hasard a voulu qu’ils meurent sous les balles des personnes qui remettent en cause nos modes de vie moderne : l’école, les façons de s’habiller, les habitudes alimentaires, les manières de se divertir, la façon de vivre sa sexualité, etc. Nous sommes tous leurs potentielles victimes ; il ne faut pas le perdre de vue. Notre seul tort, leurs contemporains, c’est d’avoir fait le choix de vivre notre modernité telle que nous l’entendons, et non pas la vivre telle qu’ils la veulent. Nos pensées émues doivent aussi aller à l’endroit de leur famille et leurs proches qui cherchent encore sans doute à s’expliquer ce qui leur arrive, surtout que leur parent assassiné lâchement et froidement n’était pas en guerre sur un champ de bataille ; ils étaient comme nous le savons dans des lieux accueillant du public pour diverses raisons. Paix à l’âme des disparus !

L’attaque des fous, selon des sources d’informations crédibles, aurait été revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islamique, AQMI ; et aurait fait en tout 29 morts de diverses nationalités. Plusieurs blessés ont été également recensés. Disons rapidement le bilan de cette façon pour ne pas emboîter le pas aux bien-pensants ayant la force de trouver en plein cœur du chaos et du malheur indicible, le courage de faire des tris entre des humains morts sauvagement assassinés dans les mêmes conditions. Au regard de ce lourd bilan qui fait froid dans le dos, on peut oser affirmer que cette tuerie gratuite et celles récentes ayant eu lieu dans d’autres contrées, lui ressemblant par leur mode opératoire, leur cruauté, se fondent faussement et fallacieusement sur le religieux. Ne pas reconnaître que le terrorisme religieux est la nouvelle guerre menée contre notre civilisation, inhiberait en nous toute volonté à prendre des mesures hardies et concertées pour le neutraliser. Face à cette menace, ne pas réagir promptement pour l’endiguer serait sanctionné par le règne à long terme de la phobie de fréquenter l’espace public, et la normalisation de la mort donnée à autrui par des personnes ayant décroché de la vie ordinaire et dont la propre vie ne représente plus rien du tout. Oui ! C’est bien de cela qu’il s’agit.

QUAND LA SOCIÉTÉ TECHNICIENNE TRANSFORME LA RELIGION EN PROBLÈME !

Notre civilisation hautement technicienne, dans sa quête de perfection et de la suprématie a fini par transformer la religion en problème alors qu’elle devrait constituer pour ceux qui y croient, la solution. On voit bien le progrès que nous avons réalisé. Nous, nouveaux seigneurs de la création, avons fabriqué des monstres humains recrutés parmi les désœuvrés ayant perdu tout espoir d’emprunter l’ascenseur social. Ces derniers, aussi curieux que cela puisse paraître se sentent plus valorisés en mourant dans la peau d’un martyre fantasmé que de crever en se battant à rattraper le train de la société technicienne, sélective lancé à grande vitesse, les ayant laissé sur le quai de la gare. Les politiques sont libres d’inventer toutes les causes qu’ils veulent pour expliquer le phénomène, c’est leur droit. Mais ; ils n’ont pas le droit d’empêcher le sociologue qui sait « aller dans la rue, interroger le premier venu et essayer d’apprendre de lui », de tenter une explication éprouvée, sans bien sûr verser dans un sociologisme béat. L’explication sociologique minimale que les spécialistes des sciences sociales conduisant leur analyse en dehors de toute considération politicienne et idéologique, donnent à propos de ce mal que notre société maniaque dans la classification hâtive dans des tiroirs de sa riche communauté de destin a rendu possible, est à peu près celle que j’ai esquissée succinctement plus haut..

Raisonner ces fous dangereux nécessite donc que l’on mène deux actions concomitantes : primo, mener une lutte internationale concertée contre cette nouvelle guerre qui fait couler du « sang rouge » sans s’arrêter aux frontières des nationalités ; secundo, notre civilisation technicienne guerrière, férue de la classification hâtive de sa communauté de destin, doit cesser de transformer la religion en problème. Notre civilisation technicienne doit avantageusement s’intéresser aux réels problèmes qui se posent aux membres de sa communauté laissée au bord de la route ; tels que les personnes qui dorment sous le froid, les personnes qui meurent de faim, le paludisme qui tue, la misère ordinaire, le refus de la singularité distinctive des personnes, etc.

C’est de notre société que proviennent les terroristes religieux qui ne veulent plus faire communauté. C’est donc dans l’ordre social partout inégalitaire qu’il faudrait rechercher les fondements de la déviance des terroristes. Voulant établir les mobiles raisonnés qui les poussent à subvertir l’ordre social, on gagnerait à étudier d’une part leurs conditions existentielles réelles qui les insupportent, et non celles inventées par les politiciens pour se donner bonne conscience ; et d’autre part, analyser finement la carrière des candidats à la mort ayant trouvé un refuge dans une certaine religion…

FAIRE BLOC CONTRE LE TERRORISME RELIGIEUX EN AFRIQUE ET PARTOUT DANS LE MONDE.

Lutter contre le terrorisme implique des moyens financiers, matériels, organisationnels et un investissement humains (renseignements, forces armées anti-terroristes et autres experts en défense et sécurité civils et militaires) colossaux. En Afrique au sud du Sahara, ces moyens font cruellement défaut. Ce n’est pas une honte de le dire. Ceux qui s’étonnent de voir les mains secourables des forces spéciales étrangères lors de ces événements tragiques, doivent se convaincre que ce ne sont pas des militaires en guenilles et utilisant des Mas 36 reconditionnés, incapables de traquer un braqueur en pleine capitale africaine qui affrontent efficacement des fous de Dieu possédant les armes automatiques de dernières générations qu’ils savent faire passer d’un pays a l’autre. Qu’il nous souvienne que sans l’apport décisif des forces françaises le Mali serait devenu la capitale des fous de Dieu. [Lire : –  » Mali : les chariaristes marchands d’otages et Papa Hollande  » – http://www.mikaila.info/blog/542/ ] . Nous sommes en effet dans des territoires du monde où la porosité des frontières terrestres est stupéfiante et criarde. Elle favorise indubitablement la circulation incontrôlée des terroristes et de leur paquetage de la mort. Les armes dérobées comme des bouts de pain lors de la campagne libyenne de l’ex-Président français Sarkozy et de ses alliés contre le Guide de la Révolution Lybienne Mouammar Kadhafi a tout compliqué. Pourtant nous étions tous là lorsque la Libye, ce pays verrou de contention qui empêchait les fous de Dieu de se coaliser, de délocaliser le terrorisme de ses terres originaires et de devenir militairement plus forts que les États africains a été mis à sac ! Les cris d’alarme des spécialistes de cette partie du monde sont tombés dans des oreilles de sourds. Les développements récents de l’actualité terroriste donnent pleinement raison à l’un de ces intellectuels à qui il convient de rendre témoignage de son expertise pointue. Jean Ziegler, puisque c’est de lui qu’il s’agit a laissé entendre avant la furie belliciste de l’OTAN en Libye en 2011 : « L’Afrique deviendra une poudrière qui ira de la Libye jusqu’au golfe de Guinée. Le Niger, le Mali, Le Burkina, Le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, et j’en passe ; seront désormais touchés par le terrorisme à cause de l’appétit sans fin de la mafia mondialisée ».

Les pays africains savent alors ce qui leur reste à faire à présent. Ils doivent se préparer à la recrudescence des attaques des fous de Dieu qui ne font pas en réalité preuve d’une grande ingéniosité alors que la publicité que leur fait une certaine presse faisant le marketing de la violence gratuite, et encourageant à cœur joie l’hiérarchisation des émotions et de la « valeur / qualité » des morts au regard de leur nationalité et autres phénotypes lors des émouvantes commémorations physiques ou virtuelles sur l’Internet auxquelles donnent spontanément lieu les pertes cruelles en vies engendrées par les lugubres commandos de la mort ; semble attester du contraire. En effet, les terroristes religieux drogués à leur pseudo-religion évitent les militaires formés à se battre pour s’en prendre par surprise à des pauvres civils sans défense.

Il va sans dire que la lutte contre le terrorisme religieux doit être portée par chacun de nous. L’Afrique à grand intérêt à se préparer pour faire face à ce terrorisme religieux qui a déjà tué des noirs, des blancs et des jaunes sur le continent. Les fous dangereux ne cherchent pas à savoir qui est anti-impérialiste ou non, qui est contre le franc CFA ou qui est contre le néocolonialisme, qui est raciste. Ils s’en foutent comme de l’an quarante de toutes ces considérations et de toutes celles que vous pouvez imaginer. Ils cherchent juste à faire couler du « sang rouge » et à tuer le maximum d’innocents. La lutte contre le terrorisme religieux doit être menée alors partout dans le monde, par ces survivants que nous sommes indépendamment de nos nationalités.

M,K.-LT@raignée 20-01-2016 | http://www.mikaila.info/blog ~ ‪#‎MKLTA‬ ;‪#‎Iwili‬