Dimanche 18 novembre 2012, 23:41.

Est- ce qu’ il n y a pas mieux que de parler tout le temps des « riches politiciens » alors que des gens continuent de mourir du neuro paludisme dans le Benin dit profond et que les pauvres producteurs de coton qui reçoivent des « miettes »… à Fombawi , à Ouinin, et à Wari-Maro continuent de vivre dans la boue de l’indigence. Dans un pays sérieux et normal quand une affaire est confiée à la justice en qui on devrait avoir confiance, on attend les conclusions des investigations…C’est curieux de constater que la presse se laisse distraire aussi. De toute façon on ne peut pas empêcher dans le cas d’espèce le gouvernement de « mettre son pouvoir en scène « . C’est aussi l’occasion pour les spécialistes en communication qui s’essayent au « storytelling », de passer à l’action. On constate bien cela dans les deux camps (Talon versus Pdt Yayi). Une presse responsable dans ce cas précis devrait investiguer et non en rajouter à la polémique. La démocratisation du Web 2.0 qui fait que chacun est devenu « son propre journaliste », s’il permet l’instantanéité et la diversification des sources d’information, en a ajouté à la confusion… Toujours est-il qu’un journaliste professionnel sérieux, n’est pas un journaliste à scandale, tout comme n’importe quel cartésien d’ailleurs. La meilleure manière d’être utile aux populations vivant dans la misère, majoritairement dans les villages, c’est de relayer leur colère, faire savoir leur souffrance, susciter des réflexions pour s’en sortir, proposer et faire des actions conséquentes permettant enfin un développement largement et équitablement partagé. Pour l’instant, c’est nous qui avons été à l’école qui sommes responsables des maux de développement dont nous semblons nous accommoder.

Dans une réflexion de très bonne qualité parue dans les canards et que j’ai pu lire sur le Net il y a quelques jours un « universitaire-Acteur » béninois, a eu le mérite de « hausser le ton » en attirant notre attention sur les syndromes et symptômes d’un Etat malade. Il a très bien expliqué, décrit, comme on le ferait en ethnographie, avec des exemples fins ce phénomène « d’accommodation au mauvais développement ». Il a en effet sillonné les rues de Cotonou avec un regard distancié mais critique, informé de ce que c’est que le « bon développement ». Il nous ramène des fragments de discours des sportifs qui ne faisaient pas des éloges a notre aéroport, il a constaté des cimetières de voitures, la vente de l’essence Kpayo par une femme enceinte, des camions sans freins,…, même les lampadaires qui n’avaient pas d’ampoules…Des trucs, faits en apparence simples, au départ anormaux que nous avons fini par « normaliser » du fait de leur permanence ou « survivance ».

S’accommoder de la misère et de la corruption, toutes deux anomiques, est-il le syndrome d’un « Etat malade  » ? Puis je me demander à la suite de l’Universitaire.
[S’indigner de la misère ordinaire, « des politiciens-Affairistes » qui ont le Maximum Social Particulier (MSP)  n’est pas anti-démocratique, c’est une action de bon démocrate]. Il faut bien entendu gérer l’urgence qu’ est cette affaire d’empoisonnement  (Le factuel comme on le dit dans le jargon journalistique), mais le Bénin parviendra à donner à chacun de nous le Minimum Social Commun (MSC) que part la gestion efficiente et responsable du quotidien, de notre quotidienneté : Empêcher les morts et accidents causés par  les camions sans freins, l’essence Kpayo,…. ; lutter contre la corruption, mieux payer les paysans qui cultivent le coton…, rendre opérationnels les lampadaires en remplaçant les ampoules défectueuses,…etc.
Il y a mieux à faire, concentrons-nous sur l’essentiel : « Le bon développement ».
Par Mikaïla KASSOUMOU (http://www.mikaila.fr) | #MKLA