Pourquoi adopter une attitude victimaire alors que nous encourageons l’indépendance dans la dépendance?
 

Publié pour la 1ere fois sur Sonagnon (http://www.sonagnon.net) en 2006.

Bonjour Professeur ,


Je ne partage pas du tout le point de vue qui consiste à penser qu’en 2006 et plus précisément en décembre l’ancien colonisateur est encore responsable de l’état de décomposition avancée dans lequel se trouve la plupart des Etats africains dits sous développés. A ma connaissance ce n’est pas les français qui prennent les décisions à la place de nos gouvernants. Au BÉNIN ce n’est pas le cas.

On ne peut pas coloniser nos pays aujourd’hui sans la pleine participation de certains de nos compatriotes (intellectuels tarés et non tarés). Je ne nie pas qu’il y a ça et là des immixtions dans « les affaires intérieures » de certains pays. Elles ne cesseront pas de suite parce que la manière dont nos pays sont gérés entretien chaque jour davantage notre dépendance vis avis de puissances étrangères. Ces ingérences  sont des situations très marginales qui ne peuvent pas à elles seules expliquer, par exemple, la mauvaise gouvernance, les records de longévité à la tête des pays africains de certains chefs d’Etat. Ce n’est pas la France qui a demandé à Gnassingbé Eyadéma de transformer son pays en une monarchie ou le pouvoir se transmet de père en fils (ce fut le cas en RDC). Oui, c’est normal que des dysfonctionnements graves au niveau de l’appareil étatique constatés de façon récurrente en Afrique, amène à dire : « encore l’Afrique ». Encore que nous pouvons pas interdire aux autres d’avoir leurs opinions sur nous. Si nous ne voulons pas qu’on parle toujours de nous en mal (famine, guerre, trafic d’enfants,…) il faudrait que nous gérions autrement nos pays.


Professeur, connaissant votre engagement contre la corruption, l’affairisme et le banditisme politique, le clientélisme, votre texte m’a laissé sur ma faim. La maladie dont souffrent les pays dits pauvres de l’Afrique c’est une mauvaise gouvernance. C’est aussi simple que ça. On n’a pas besoin de faire l’ENA, Science Po Paris ou que sais-je encore pour le comprendre. Nous avons à la tête de la majorité des Etats africains des Présidents à qui échappe totalement la gestion moderne de l’Etat. Nous ne vivons pas dans des Etats sérieux et normaux tout simplement. Pour les présidentielles de mars 2006, je suis à la recherche de celui qui est capable de gérer le Bénin de façon moderne.
Par Mikaïla KASSOUMOU / La Toile d’@raignee- http://www.mikaila.fr