EBOLA*, UN SACERDOCE DES SPÉCIALISTES DE LA SANTÉ DIGNES ET COURAGEUX DANS UN UNIVERS MONDIALISÉ.

L’épisode épidémique de la maladie à virus Ebola* en cours, au-delà des nombreux malades et morts qu’il engendre a également marqué les esprits par sa persistance, sa virulence sans pareil et l’étendue de l’aire géographique sur laquelle la maladie sévit. Contrairement aux épisodes épidémiques passés, celui-ci a largement débordé les limites de la zone originaire de prévalence cyclique de cette maladie connue jusqu’alors. L’intensification des échanges et de la coopération entre les nations a internationalisé le mal. Ainsi, observe-t-on qu’il y a quelque cas avérés de la maladie Ebola en Europe, aux Amériques, au Canada. Ebola vient ainsi nous rappeler que l’humanité est désormais embarquée sur le même bateau, indépendamment de nos pays d’origine, de notre race ; même si nous y embarquons avec des moyens et aptitudes inégaux selon notre civilisation d’appartenance. À la moindre avarie du bateau, le concours, les compétences, aptitudes et moyens de chacun des passagers naufragés, ne seraient de trop. C’est cette image que nous donne à voir, nous renvoie les stratégies et les protocoles de soins, puis les itinéraires thérapeutiques mis en œuvre dans la prise en charge des Occidentaux qui ont contracté Ebola dans une partie du monde, l’Afrique de l’ Ouest, démunie face à la maladie : moyens et plateaux techniques inadéquats en ce qui concerne ce mal. Ces trois malades dont l’évacuation sanitaire, fortement médiatisée par la presse internationale, ne laissa pas indifférent à cause de toutes les précautions sanitaires dont les malades furent entourés au cours de leurs évacuations, – embarquements et débarquements dans les aéroports, etc. – : avions entièrement médicalisés spécialement affrétés, malades totalement isolés dans une bulle, malades et soignants – accompagnants emmitouflés dans une combinaison vestimentaire laissant supposer que tous risques de contamination/contagion sont écartés…

UN TABLEAU FASCINANT DE LA PRISE EN CHARGE D’UNE MALADIE GRAVE AU BEAU MILIEU DU MALHEUR.

Tout ce tableau fascinant de la prise en charge d’une maladie grave au beau milieu du malheur est un bon spectacle de solidarité du monde que l’on aimerait bien voir chaque fois que la vie des Hommes est menacée. Trop pressé de conclure une réflexion hâtive, l’on peut penser, comme une certaine presse encore manifestement au stade de l’apprentissage, que l’Occident évacue les siens malades pour leur donner des soins adéquats sortis des coffres-forts dans lesquels sont gardés les trésors de guerre remportés après les batailles coloniales contre les Africains. Ce n’est pas comme cela qu’il faudrait mener la réflexion, sauf à faire l’option de végéter dans une myopie intellectuelle qui fait que l’on refuse carrément de se développer. Comment comprendre objectivement l’administration des premiers soins expérimentaux aux Occidentaux ? Il faudrait chercher à savoir, en premier lieu, le statut de ces Occidentaux malades d’Ebola dont le décès de l’un d’eux est survenu malheureusement hier. Paix à son âme. L’analyste qui aurait suffisamment pris en compte le fait qu’ils étaient des agents de santé ou des humanitaires, des bénévoles qui travaillèrent, luttèrent désespérément en Afrique, leur corps défendant, loin de chez eux, aux côtés des populations malades du virus, au cœur même du foyer épidémique; produirait l’analyse la plus sérieuse et la plus pertinente. Ce serait bien aussi de ne pas perdre de vue que se décider à servir de cobaye pour un traitement – candidat n’est pas une mince affaire. Le bon sens veut que l’on y décèle de la bravoure et une dimension sacrificielle indéniable.

Tout bien considéré, soutenir qu’il y a une mise en scène de la puissance de la médecine moderne et du pouvoir médicinal des traitements qu’expérimente l’Occident, notamment les Américains (  » Il a suffi que des Occidentaux contractent la maladie pour que l’on sache l’existence de traitements – candidats. », a-t-on oui – dire.) lors de la gestion dans l’urgence de la maladie Ebola, n’est pas juste. Le drame qui se joue sous nos yeux est plus sérieux. Vu le désastre humain et la désorganisation sociale qu’engendre la maladie, point n’est besoin de polémiquer. Tous les signes de la grande urgence sanitaire qui ne s’accommode pas de la légèreté dans l’appréciation des faits sont là. Voilà une maladie qui a tué déjà des centaines d’hommes depuis le déclenchement de l’épidémie, au point que l’OMS* fut obligée de décréter la mobilisation mondiale pour contrer la maladie et autoriser à titre exceptionnel l’administration d’un sérum non homologué sur des patients au Libéria; des frontières terrestres et aériennes étatiques sont fermées; des états d’urgence sont décrétés par endroits.

DE FOLLES REPRÉSENTATIONS SOCIOCULTURELLES DE LA MALADIE À VIRUS EBOLA…

La maladie fait courir des représentations socioculturelles du mal les plus folles et dynamiques (la maladie serait causée par un manque de sel dans l’organisme, se laver avec de l’eau salée, manger beaucoup d’oignon ; a-t-on recensé, entre autres, comme représentations et pratiques liées à la maladie, in situ). À défaut de faire sur place, dans certaines localités, des analyses biomédicales permettant d’isoler /identifier de façon certaine des personnes ayant contracté et développant la maladie, tous symptômes cliniques apparentés à ceux d’Ebola, conduisent à conclure, dans le doute, par mesure de précaution que l’on est face d’un patient malade développant le virus. Il ne faudrait pas perdre de vue que le drame se joue dans une partie du monde où l’analphabétisme et la pauvreté criants n’arrangent rien dans la contention de la maladie, la mise en œuvre et l’application effective des mesures préventives et curatives enseignées lors des nombreuses campagnes d’ IEC** en santé initiées actuellement à ce sujet. Au lieu de supputer, il faudrait saluer le courage de tous ceux qui indépendamment de leur race et nationalité se battent contre le fléau qu’est Ebola. Ces agents de santé nationaux, étrangers et humanitaires de tous horizons qui s’évertuent à soigner, contenir puis éradiquer la maladie Ebola dans le monde, particulièrement en Afrique, méritent que l’on salue leur engagement, leur courage, leur dignité. Lutter contre une telle maladie pour laquelle un traitement définitif, reconnu totalement efficace n’est homologué scientifiquement, relève du sacerdoce. Puisse, le traitement annoncé par les Américains ayant fait sa preuve sur les primates et dont l’évaluation de l’efficacité sur l’Homme, notamment sur deux agents de santé américains qui ont contracté le virus en Afrique permettre la guérison, voire l’éradication de cette maladie foudroyante.

NOTES :

 

(*) EBOLA : Cf. Ebola sur Wikipedia en suivant : www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CCIQFjAA&url=http%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FVirus_Ebola&ei=IYzqU67wEuqf0QWt4oG4Dg&usg=AFQjCNEbyPRR0BS_27-QVB_VKZaNw7ezNg&sig2=-QtB3FggPuiNQMknAow2mw
(**) OMS : Organisation Mondiale de la Santé
(***) IEC : Information Éducation et Communication

M,K.- LT@ COMMUNICATIONS | http://www.mikaila.info/blog