Il n’est pas rare de rencontrer dans la ville de Cotonou du Bénin, des automobilistes et motocyclistes, dont les clignotants et les rétroviseurs, ne servent à rien. Sur moto-taxi dite zemidjan ou Zem tout simplement – « prends/amène-moi de façon express» {Trad. du fongbe} – en langue fongbe du Bénin, vaut mieux se constituer en co pilote ou assistant du conducteur pour participer à sa propre sécurisation lors du trajet. L’instinct de survie engendre très rapidement la vocation d’analystes de paramètres de conduite et d’appréciation des situations pouvant engendrer un accident de la circulation. Aux heures de pointe, un accident causé généralement par les automobilistes qui slaloment, à qui mieux mieux, entre les voitures en empruntant parfois des trous de souris, est vite arrivé. Les gestes à effectuer pour satisfaire son instinct de conservation sont simples et salvateurs. Ils sont très utiles et ne requièrent pas une grosse intelligence : être vigilant autant que le conducteur qui doit faire attention à tous les engins roulant autour de lui dans les espaces vides qu’ils trouvent dans le dense trafic, signaler les situations dangereuses au conducteur. En effet, il n’a pas généralement le temps de voir des situations dangereuses afin d’adapter sa conduite à chaque instant, dans un environnement mouvant où chaque automobiliste et motocycliste y va de son imagination, improvisation gymnique afin de parcourir le moindre centimètre. Il ne faut pas surtout se fier aux clignotants, et concomitamment, se convaincre une fois pour toutes que nombre de conducteurs ne regardent pas leur rétroviseur avant de bifurquer, et ne mettent pas leur clignotant pour signaler, signifier leur intention de tourner à gauche ou à droite. Encore faudrait-il que les clignotants fonctionnent, et que le conducteur juge utile de les utiliser ou de prêter attention aux signalisations de ceux des autres conducteurs. C’est bien conscient de cela qu’il ne faudrait pas se fier tout bonnement aux clignotants des automobilistes et des motocyclistes, surtout. L’auteur d’un clignotant indiquant une bifurcation à droite, peut facilement, et sur un coup de tête, tourner subitement à gauche. S’il est prudent, il signale cette modification de trajectoire en agitant son bras situé du côté où il veut tourner. Les « bras clignotants » semblent être plus efficaces que les vrais clignotants des engins roulants. L’association des deux est plus sécurisante.

Le trajet a été éprouvant, mais effectué sans incident. Je puis dire que le Zem est sûr, et que le co pilote n’a pas démérité.

M,K.-LT@raignee. 13-12-2016.