L’ampleur des votes des citoyens français qui sont allés dire qu’ils ne se retrouvent pas dans les deux programmes politiques en dit long sur leur déception de la conduite des affaires du pays par les politiciens professionnels. Les actions du nouveau Président doivent largement en tenir compte. On peut aussi se dire que ces votes individuellement exprimés sont réalisés avec une certaine conscience qu’ils pourraient favoriser de façon indifférenciée l’un ou l’autre des deux candidats en lice. À postuler ainsi, on peut soutenir dans l’absolu que la prise de pouvoir par le FN, souvent décrié pour des discours que tout le monde sait, indifférent les personnes ayant exprimé les votes objets de la présente analyse. Dans l’hypothèse que le choix de ces électeurs répond à cette rationalité esquissée, on tient, me semble-t-il, une preuve de la normalisation du FN comme un parti pouvant légitimement se dire qu’il est un parti de pouvoir au sein de la République.